Elle pestait, maugréait, jurait à voix basse. Quelle galère non mais quelle galère pour arriver jusqu'à cette forteresse ! Ah l'on pouvait le dire : elle était sacrément bien cachée ! Plus cachée que ça, ça aurait été invisible !
Les joues rouges d'énervement, les sourcils froncés, elle s'efforça de prendre un ton à peu près aimable pour s'adresser au type qui dormait à moitié à l'entrée du pont-levis.
Hé ! Hé ho ! Bouge tes fesses et va annoncer qu'Isa est là. Magne toi le train, je suis un tantinet fatiguée.
Puis se tournant vers son cheval qui renâclait : Je t'aime mais ferme la, je te jure que c'est pas le moment !
Elle souffla bruyamment, histoire de reprendre son calme. Après tout, ce n'est pas parce qu'elle envisageait de postuler chez les FSF qu'il fallait se montrer désagréable.
Du coup, elle offrit au garde un sourire. Un beau sourire. Enfin un truc qui devait plutôt ressembler à la gueule d'une lionne qui s'apprêtait à bouffer une gazelle. Enfin, une gazelle mâle. Bref, elle se comprenait. Et puis, c'était quand même un sourire.
En tapant du pied par terre, elle jeta un coup d'oeil sur la bâtisse. Punaise que c'était peu accueillant ! Faut dire que c'était pas un lieu où l'on organisait des bals entre notables. Cela tombait bien, vu comment elle était sapée et poussiéreuse, pas de danger qu'elle fasse des ronds de jambe.
Bon, ça vient ou tu finis ta sieste mon p'tit bonhomme ?